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"J'en ai marre des applis bidon et des beaux parleurs !" : les soirées pour célibataires refont le plein dans le Puy-de-Dôme

À l’heure de l’hyper-connectivité, ils sont de plus en plus nombreux à délaisser les discussions virtuelles pour renouer avec de vraies rencontres. Bars et boîtes de nuit ont bien compris le message et organisent des soirées pour les célibataires. Exemple à Riom, à l’Indian Saloon.

Souvenez-vous de ce sentiment à part. Lorsque la respiration s’accélère, que les mains deviennent moites et votre cœur tambourine à vous étourdir. Quoi de plus beau que l’amour ? Oui mais qu’il peut être difficile à entrevoir ! « Le vrai amour, on ne le trouve pas, c’est lui qui nous trouve ! », assène la Chamaliéroise, Adeline du haut de ses 25 ans.

La quête d'amour n'a pas d'âge

Pour sa soirée mensuelle des célibataires, l’Indian Saloon a emprunté les flèches à Cupidon pour les proposer aux 900 personnes présentes. Avant même que les platines du DJ retentissent, un petit coup d’œil dans la salle sonne comme une évidence. Il n’y a pas d’âge pour chercher l’amour. Pas forcément le grand mais au moins cette petite étincelle. Ce soir-là, le principe est simple. Pour celles et ceux qui le souhaitent, un autocollant avec un numéro est collé à la poitrine. 
Près de l’entrée, une boîte aux lettres est placée pour déclarer sa flamme en rédigeant un petit mot. Comme une main tendue pour provoquer une rencontre, celle qui pourrait tout changer… Cet espoir, Jessica le murmure. Grande timide, ce sont ses amis qui sont allés lui chercher un numéro à arborer au-dessus de son cœur en friche.

« Je ne sais pas si ça marche mais au moins, je passe une belle soirée et ça permet de franchir une première étape. »

 

De la candeur par-ci mais aussi de la distance par là. Sandrine, quadragénaire, sirote un verre du haut de la mezzanine, scrutant les silhouettes balayées par les lumières multicolores. Cette grande blonde n’attend rien de particulier de cette soirée et piaffe un peu devant la foule qui s’élance et qui danse une folle farandole. « Les mecs ici ont un peu l’impression d’être dans un grand magasin de jouets… », ce soir, autocollant ou non, elle ne donnera pas son numéro.

Si, de son côté, Baptiste, étudiant de 24 ans, confirme que « ce qui importe, c’est d'être bien dans ses baskets et avoir du bagou », Aurore, tout juste trentenaire, ne cache pas sa lassitude. Celle d’une solitude qui étouffe, celle d’un cœur trop souvent blessé. « Rencontrer des gens d’une vingtaine d’années, c’est facile, mais après 30 ans, il y a beaucoup plus de gens blasés et déçus de leurs relations passées. Ils fuient l’engagement ! » Et puis ces quelques mots de désillusions s’effacent, un sourire se dessine. Son regard se dirige vers la fameuse boîte aux lettres pour écrire un petit mot à l’élu(e) de son cœur.

La lassitude des réseaux sociaux trop illusoires

Plusieurs garçons attendent de prendre le stylo. « C’est courageux d’écrire un mot comme cela ». Même si elle n’y croit pas trop, Aurore va guetter assidûment le grand écran où sont projetés tous les numéros ayant reçu “un message”.
Au fil des discussions et du temps qui passe, un point commun se dessine. Ici, qu’importe l’âge, qu’importe le statut social ou le passif amoureux, tous ont un besoin impérieux de renouer avec la convivialité d’une rencontre, bien loin de celles amorphes des sites de rencontres. « Rien ne peut égaler à ce qui peut se passer dans un jeu de regards », confirme la pétillante Angélique à qui l’on confie tous les courriers du cœur du soir. « Les réseaux nous ont fait croire que ça nous rapprochait des gens, c’est tout l’inverse », se désole Arthur, 23 ans. Les années Covid, synonyme d’isolement forcé derrière les écrans d’ordinateurs ou de téléphone ont laissé des traces, presque indélébiles.

« Les gens nous le disent : ils ont eu un manque, ils ont besoin de se retrouver. Pas forcément pour draguer, mais pour être ensemble, ne plus être seul », confie le maître des lieux Nicolas Gennardi. À ces mots, une jeune femme surenchérit immédiatement. « J’en ai marre des applications avec des photos bidon, avec des beaux parleurs ! Au moins, quand on se retrouve dans ce genre de soirée, on se voit, on ressent plus vite les choses », déclame sans filtre Agathe.

 

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Enfin, après près de trois décennies de célibat, Laurence prend la vie comme elle vient. « Je travaille la nuit à l’hôpital, c’est dur de faire des rencontres, je suis en décalé en permanence. Alors si j’ai un message, j’irai le chercher et on verra bien ! » Monique, elle, regrette le temps des slows et des tangos qui facilitaient les rencontres dans les bals et discothèques. « Je crois toujours au prince charmant, bien sûr, mais pour cela il faut être bien dans sa peau. Avoir confiance en soi et garder espoir car, croyez-moi, rien, mais alors rien, ne vaut l’amour. »

Carole Eon