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La débâcle de la foire aux célibataires

La débâcle de la foire aux célibataires

Chénérailles. La débâcle de la foire aux célibataires. Si les foires de Chénérailles occupaient une place dans le Calendrier Royal, la foire de La Loue s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 50. Cette foire était l’occasion pour des ouvriers agricoles de venir louer leurs services à des exploitants au début du printemps. Était-ce là le déclic d’une innovation apparue en 1975 ? Pour lutter contre le dépeuplement des campagnes, l’on décida d’instaurer une foire aux (des) célibataires le 20 mars.

« Nos gars ne trouvent plus à se marier ! »

Était-ce aussi le lien amical entre Monique le Marcis (directrice des programmes de RTL) et Hélène Chapy (boulangère-pâtissière du cru) qui favorisa la communication ? L’événement était né et une chaîne de télévision se chargea de le médiatiser non sans ironie la manifestation : « connue pour sa foire aux dindons, Chénérailles veut devenir la première commune matrimoniale de France ! ».

Interrogé à ce sujet, le maire Michel Balandier ne manqua pas de plaisanter sur l’attente d’un car de Bretonnes, tout en ramenant le propos à la raison : « Nos gars ne trouvent plus à se marier ! »

Malgré les bals et les fêtes, le Docteur Grivel constate tout comme l’abbé Recoing, la part de timidité de jeunes agriculteurs du moment, alors que Madame Mahler, instigatrice de la foire, bat la campagne pour informer ces célibataires « dits vieux garçons », mais suffisamment à l’aise devant une caméra, pour exprimer leur désarroi.

Mademoiselle Jouannique, autre conseillère municipale semble se satisfaire de ce statut de célibat. Alors la foire eut bien lieu avec son bal en présence d’Europe N°1, mais les 30 cm de neige mirent rapidement fin à un piètre rassemblement de cocardes.

L’on dit que les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions. La foire reportée au 20 avril connut la même désastreuse météo. Si l’expérience ne se renouvela pas, les protagonistes un peu plus nombreux eurent droit à un repas suivi d’une petite sauterie, justement à l’hôtel de Bretagne, comme un clin d’œil à Michel Balandier.

Allergiques aux couleurs rose sirupeux s’abstenir ! La mention « Saint-Valentin » tapée dans le moteur de recherche de Google déclenche, sous l’onglet « Images », une avalanche de cœurs déclinés à toutes les sauces, agrémentées, ici et là, de flèches de Cupidon et de chérubins symboles d’amour stylisé…

Il est de la Saint-Valentin comme de Noël ou de la fête des mères : une gigantesque foire commerciale, doublée d’un rendez-vous quasi obligé, sous peine d’une scène de ménage carabinée (au mieux).

Mais tout n’est pas vraiment rose derrière ce rose de façade. Le succès des sites de rencontre, agences matrimoniales et petites annonces spécialisées le démontre. Les célibataires sont légion et les amours heureuses de moins en moins durables.

De récentes études sociologiques mettent en évidence un pic de séparations après trois ans de relations. D’autres spécialistes de la vie à deux estiment qu’un couple ne saurait se bâtir de façon durable avant d’avoir vécu ensemble pendant au moins trois ans. Ces deux données ne paraissent pas incompatibles : si le couple n’a pas explosé au bout de trois ans, il semble avoir de sérieuses chances de durer. Mais encore faut-il qu’il se soit constitué. Ce qui, au vu du nombre de célibataires, divorcés et veufs qui affluent en quête d’un conjoint, n’est pas si simple.

« L’approche de la Saint-Valentin leur rend leur solitude encore plus insupportable », confie la responsable d’une agence matrimoniale de Clermont-Ferrand. « Mais ce n’est pas la seule date critique : les fêtes de Noël ou les vacances ont le même effet ». Une autre ajoute que « tous les gens qui sont seuls ressentent encore plus leur solitude ce jour-là ».

Pour les aider à en sortir, elle essaye dans ses annonces le slogan « La Saint-Valentin à deux, c’est mieux ». Forte de trente années d’expérience, une quatrième assure constater assez régulièrement un regain d’inscriptions « naturelles » au début du mois de février. Mais, à l’instar de nombreuses autres agences contactées, elle n’organise pas d’événement particulier le jour de la Saint-Valentin. Le « speed dating » n’est pas la tasse de thé des agences matrimoniales. Elles préfèrent miser sur la discrétion et le sérieux.

« Cela n’empêche pas beaucoup de nos clients de profiter de cette date pour mieux se connaître : ils s’offrent des fleurs, s’invitent au restaurant… ». Comme le font les couples déjà formés. Ou ceux qui sont sur le point de l’être.

En matière d’originalité, la palme revient cette année à un Cournonnais. Le 2 février dernier, il a loué la salle de cinéma de la ville pour la matinée et organisé une séance de projection spéciale à l’intention de sa promise. Croyant assister à une rétrospective ciné-club d’Anna Karine, cette dernière a eu la stupéfaction de voir son cher et tendre demander sa main en bonne et due forme à son père