Ce projet a été conçu afin d’être un motif de fierté pour les habitants ainsi qu’un emblème permettant de mieux faire connaître la commune à l’extérieur.

 

• BLASONNEMENT

Le blasonnement est la description en langage héraldique des figures et couleurs* de l’écu.

D’azur au mont haussé à trois coupeaux unis, le deuxième d’un diamètre double des deux autres et sommé d’une ombre de clocher du lieu ajourée du champ, mouvante et unie à lui, le tout d’or ; le mont chargé d’une croix de calvaire légèrement pattée d’azur, au pied fiché dans une meule de même et chargée d’un filet en croix recroisettée d’argent, le calvaire accosté de deux grappes de raisin d’azur tigées et vrillées de gueules ; le clocher accosté de deux lions naissants et adossés, ailés et couronnés d’or, armés et lampassés de gueules.

Devise : CUSTOS MORUM SEQUANORUM (« gardien des traditions des Séquanes »).

Soutiens : six frondes de fougères déployant leur crosse de sinople, trois de chaque côté, mouvantes des flancs de l’écu.

 

• SYMBOLIQUE DE LA COMPOSITION

La composition est aisée à interpréter et met nettement en valeur les atouts patrimoniaux de la commune, éléments constitutifs de son identité.

Un village perché, sous le signe des anges

Reconnaissable de loin grâce à son clocher caractéristique, Offlanges est un village perché, le plus élevé de la vallée des Anges : on affirme que depuis le village, l’œil peut dénombrer 52 clochers ! Cette situation de belvédère réputé est évoquée par le mont central stylisé dominé par le clocher comtois entre deux lions ailés, le tout se détachant sur un ciel d’azur.

Par leurs ailes, les deux « lions-anges » localisent le village dans la vallée des Anges et forment des armoiries « parlantes ». Ce procédé, traditionnel en héraldique, consiste à inclure dans l'écu des éléments qui évoquent phonétiquement le nom du propriétaire des armoiries (l'étymologie n'entre pas en ligne de compte) : ainsi s'expliquent le lion des armoiries de Lyon, les épis d'orge d'Orgelet ou le faucon de Faucogney.

Il est également possible de donner une interprétation religieuse à la partie supérieure de l’écu. Sur un champ d’azur qui est la couleur de Marie, ces lions qui, grâce à leurs ailes, paraissent s’élever dans le Ciel, évoquent le fait que la paroisse est sous le titre de l'Assomption, qui célèbre selon l'Église catholique l'élévation de la Vierge au Ciel. Les scènes qui représentent cette croyance montrent la Vierge s’élevant au milieu des anges, comme c'est le cas sur le magnifique retable du XVIIIe de l'église du village.

Géographiquement et spirituellement, Offlanges est bien un haut lieu, ce que le blason fait clairement apparaître.

Offlanges, un village fier de son vignoble

Pendant des siècles, la viticulture a été une des principales sources de revenus du village, marquant fortement le paysage communal : toutes les maisons anciennes du village possèdent une cave. Un dicton affirmait jadis : « Quand les gens d'Offlanges ouvrent leurs caves, ils noient les gens ». Les trois demi-cercles (mont central calé entre deux plus petits) évoquent les voûtes des légendaires caves d'Offlanges.

Les vignerons locaux ont inspiré au poète Claude-François Perrin de Saux, qui vivait au village dans la première moitié du XIXe siècle, un de ses poèmes les plus réussis, qui présente en outre la particularité d’avoir été composé en patois local. Dévasté par le phylloxéra, le vignoble d'Offlanges a été partiellement reconstitué à partir des années 1970. Les vignerons locaux produisent du vin rouge, du vin blanc et du pétillant. La production viticole d’Offlanges est la seule du Jura à avoir obtenu l’appellation « Vin de pays ». Les deux grappes de raisin qui encadrent le calvaire rendent explicite cette activité viticole ancienne et maintenue vivante.

De précieuses ressources en eau

Bien qu'aucun cours d'eau ne traverse le village, Offlanges est alimenté par son propre réseau, qui a donné naissance à un ensemble d’infrastructures d’un réel intérêt patrimonial (captage des sources dans le massif de la Serre, réservoir, puits, abreuvoirs et fontaines). Les quatre branches du filet en croix d’argent, couleur aquatique, rappellent les quatre principaux points de captage d'eau potable du village (sources de la pleine lune, de la raie des cerisiers, de la raie Coulon et de la raie des sapins) qui convergent grâce aux canalisations vers Offlanges.

Ombres et mystères de la forêt de la Serre

Élément central des armoiries, le calvaire stylisé reprend la silhouette des fameuses croix pattées typiques des villages du massif de la Serre. Nulle part ailleurs en Franche-Comté on ne rencontre une telle concentration de ces croix : 43 exemplaires ont été recensés dans les communes du massif, dont sept sur le territoire d'Offlanges.

La forêt de la Serre conserve, sur le finage d’Offlanges, un site d'un grand intérêt archéologique : une carrière d'extraction de meules qui aurait été en activité du XIIIe au XVIIIe siècle selon l’archéologue Luc Jaccottey. Cette activité est évoquée à la fois par la meule qui, comme dans la réalité, sert de socle aux calvaires locaux, et, d’autre part, par les trois demi-cercles qui, cette fois, évoquent le front de taille de la carrière vu du dessus.

Enfin, l’appartenance au massif de la Serre est encore évoquée par les fougères, plante véritablement emblématique de cette forêt. En effet, le socle granitique du massif explique la présence de plusieurs stations d’osmonde royale (Osmonda regalis). Bénéficiant d’une protection régionale, cette espèce d'intérêt patrimonial trouve son biotope optimal au niveau des zones humides, qu'elles soient forestières ou plus ouvertes. Cette fougère est inféodée aux sols granitiques (comme dans la Serre) et est donc absente du reste du territoire de la Franche-Comté qui est calcaire. Non seulement la fougère peut donc être considérée comme la véritable plante emblématique de la forêt, mais la commune d’Offlanges possède par ailleurs une station botanique très rare (unique en Europe !) où, sur un hectare environ se trouve une association de néfliers (Mespilus germanica) avec un polypode (fougère) sur eurite. Une datation des arbustes a été réalisée il y a quelques années par le scientifique Damien Marage montrant que la station est plus que centenaire.

Par conséquent, les fougères stylisées qui encadrent l’écu soulignent non seulement l’appartenance au massif de la Serre, mais encore l’exceptionnelle richesse de l’environnement local. Les frondes sont terminées par leurs crosses afin de figurer un développement harmonieux de la commune, respectueux de son environnement.

Un village fier de son identité comtoise

À Offlanges, les traditions comtoises sont maintenues vivantes. Outre la viticulture, notons l’existence de la confrérie de Sainte-Anne, fondée en 1616 et toujours active, ainsi que la fête de l’Assomption, animée par les conscrits, fête à la fois religieuse et conviviale.

Le conseil a souhaité que l’identité comtoise soit fièrement proclamée dans le blason. On la retrouve évoquée par plusieurs éléments :

- les deux lions couronnés d’or, armés et lampassés de gueules, ainsi que la dominante azur et or du blason communal, tirés des armoiries et du drapeau de la Franche-Comté ;

- le clocher dit « comtois », à la silhouette caractéristique ;

- la devise qui souligne que le peuple d’Offlanges, à l’image des deux lions protégeant le clocher, est gardien des traditions comtoises. Traduite mot à mot, la devise signifie « gardien des traditions des Séquanes » : ce dernier mot désigne à l’origine la tribu gauloise qui vivait à l’emplacement de l’actuelle Franche-Comté ; le terme s’est maintenu par la suite, et a été utilisé dans les textes latins postérieurs à l’Antiquité pour désigner tout ce qui avait trait aux Comtois.

 

• SOURCES

- CHIFLET (Vicomte), « Perrin de Saux », Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon. Séances publiques des 28 janvier et 25 août 1875, Besançon, 1875, p. 1-20.

- Alphonse ROUSSET, Dictionnaire géographique, historique et statistique… du Jura, t. IV, Besançon, 1853, p. 522-524.

- Les sites Internet : www.offlanges.fr et www.moissey.com.

- Thierry VINCENT, conseiller municipal, et Pascal BLAIN, de l’association Serre Vivante.

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